10 décembre 2010

10 décembre 2010

JAZZ EN scene – 20h30 à la salle bleue

En collaboration avec l’Espace culturel Croix Baragnon et la Ville de Toulouse | Dans le cadre de Jazz en scène, organisé par la Fédération des scènes de Jazz

Farm Job

Robin Fincker – saxophone ténor , clarinette | Julien Touéry – piano , claviers | Maxime Delporte – contrebasse | Fabien Duscombs – batterie

Korean Sofa
Comment expliquer une rencontre ?
Certains des membres de Farm Job se connaissent déjà depuis longtemps, d’autres se sont découverts instrument à la main.
L’idée de raconter des histoires en musique sans définir d’avance le décor et les personnages a été partagée dès le début. Ce sont sans doute les curiosités réciproques et le respect des univers musicaux de chacun qui ont permis de poser les bases de ce quartet entre Robin Fincker (Outhouse, Mr Cinoc), Julien Touéry (Emile Parisien Quartet), Fabien Duscombs (Le Tigre des Platanes, Cannibales et Vahinés) et Maxime Delporte (Stabat Akish).

Le répertoire de cette création a été élaboré en 2010 lors de sessions totalement improvisées, en studio et ailleurs. Les rapports d’écoute, de partage, et la recherche d’un centre de gravité commun ont été déterminants dans ce processus.
Pour asseoir ses propositions sonores, Farm Job a choisi un canapé corréen, large, confortable mais avec toutefois une assise bien éloignée de ces mobiliers suédois aux noms imprononçables. Sans doute l’envie d’un ailleurs, d’un autrement…

Hotthot

Jean-Baptiste Perez – saxophone sprano, voix | Nicolas Talbot – contrebasse | Mathias Pontévia – batterie

Apocalyptique et nihiliste, violente et agressive, douce et contemplative, la musique de ce trio bouillonnant funambulise sans cesse entre ses aspirations antagonistes, cueillant au passage timbres, rythmes, gestes, mélodies, cris, éructations et chuchotements et toute nourriture connue ou inconnue à priori musicalement comestible. Comment faire pour aller d’un point à un autre quand on ne sait pas d’où on part ni où on va, que ça tire à hue et à dia et que tout le monde semble vouloir à la fois rester avec les autres et emprunter à l’aventure les mille et un chemins qui bordent la sinueuse route, telle est l’équation à laquelle HoHHoT semble apporter une solution, temporaire, cela va de soi. Musique de l’instant, brinquebalante, où chaque pièce est un passage d’échelle de corde usée au-dessus d’un précipice, la musique de HoHHoT inquiète, crispe, gratte, griffe, énerve, apaise, caresse, berce mais toujours tient en éveil.
Tout se tait et, pourtant, une violence muette comme le vertige d’un temps arrêté, plane encore sur les respirations tues, suffocantes et sourdes aux dangers à venir. Lesquelles, bien sûr, ne tardent pas à surgir, déchaînement vital de passions retenues, cordes épuisées de tension, grondements essentiels dont on saura jamais s’ils émanaient du bois ou de la peau, cris gutturaux et lancinants, malades ou pris de folie, qui raclent eu passage les fibres organiques du vocaliste ou de l’auditeur. Et toujours le métal ponctue ou accompagne la quête intérieure du chanteur, témoin nécessaire qui puisse relater jusqu’au fond de quelles viscères il aura fallut descendre pour extraire le son dont chacun se repaît. La basse, au sommet du trou, monte la garde, s’affole, marche en tous sens, marmonne ou s’exclame, rend publique la peur de ces spéléologues du cri dont on entend plus que de vagues échos. Et c’est la peau des toms qui sonne le rappel, sombre, unique, endeuillée, avant que ne la rejoigne les sonorités les moins attendues, de celles dont on ne saurait dire qui les a engendrées, mais que l’on accepte pourtant car, en de telles circonstances, on ne peut refuser aucune présence.